Le CNESER demande le retrait de la loi CESEDA
Lors du Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche du 15 mai, une motion dénonçant la loi Sarkozy 2, dite d'«immigration choisie», a été adoptée par 8 pour (UNEF, SNESUP, SGEN, FO, FCPE), 1 abstention (FAGE) et 2 contre (PEEP, UNI).
La Motion :
Le projet de réforme du CESEDA (Code de l'Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d'Asile) initié par le Ministre de l'Intérieur s'inscrit délibérément dans une perspective utilitariste. En « n'acceptant » que l'étranger perçu comme rentable pour l'économie française, ce projet remet en cause tous les motifs aujourd'hui reconnus d'immigration légale. Sous couvert de choisir les immigrés il vise en réalité à placer l'immense majorité d'entre eux dans une insécurité juridique totale en les rendant éligibles à une procédure arbitraire d'expulsion.
Dans son volet concernant les étudiants, le projet de loi prévoit que les étudiants voulant venir en France seront recrutés à l'étranger par des Centres d'Etudes en France, selon des critères de sélection extrêmement restrictifs : parcours pédagogique de haut niveau, capacités financières des étudiants... La mise en place de ces CEF remet de fait en cause les prérogatives des enseignants et des universités dans l'appréciation des cursus suivis à l'étranger. Ce projet, en totale rupture avec le droit existant, va de plus nuire à l'attractivité des Universités françaises en limitant un peu plus les possibilités d'études dans notre pays. Il n'offre aucune réponse à la précarité administrative, sociale et pédagogique que vivent les étudiants étrangers actuellement en France. De plus, exiger des étudiants étrangers qu'ils aient déjà un haut niveau de formation, de revenu, et une parfaite maîtrise de la langue française, revient à remettre en cause la capacité de notre système d'enseignement à former ses étudiants.
Le CNESER tient à dénoncer les dispositions contenues dans le projet de loi relatif à l'immigration et à l'intégration en discussion au parlement, contraire en tous points à la tradition d'accueil et d'ouverture de la France. De plus, il affirme l'urgence de mettre en place une réelle politique d'accueil en direction des étudiants étrangers, qui soit sous la responsabilité du Ministère de l'Education Nationale et non du seul Ministère de l'Intérieur, et qui intègre toutes les mesures sociales, administratives et pédagogiques nécessaires pour permettre à chaque étudiant, quelle que soit sa nationalité, d'étudier dans des conditions dignes.